Nouvelles mobilités

ZFE-m : les Français restent sceptiques ! Comment changer la donne ?

Publié le 19/05/2025
ZFE-m : les Français restent sceptiques ! Comment changer la donne ?

Depuis fin mars 2025, la suppression potentielle des Zones à Faibles Émissions mobilité (ZFE-m) nourrit un débat politique de plus en plus vif. La commission du développement durable de l’Assemblée nationale a déjà approuvé un texte visant à abroger le dispositif ; celui-ci doit encore franchir l’épreuve de l’hémicycle puis du Sénat. 

Mises en place par la loi d’orientation des mobilités (LOM) et renforcées par la loi Climat et Résilience, les zones à faibles émissions mobilité (ZFE-m) ont pour objectif d’améliorer la qualité de l’air. Elles restreignent l’accès aux véhicules les plus polluants, identifiés grâce à la vignette Crit’Air, dans des zones urbaines délimitées par les collectivités locales.

Alphabet France et YouGov ont réalisé une enquête auprès d’un échantillon représentatif de 1 021 Français. Le verdict est clair : seuls 28% se disent favorables aux ZFE-m, tandis que 44% s’y opposent, 16% hésitent et 11% découvrent le sujet. Dans ce contexte, que peuvent faire les entreprises pour réconcilier transition écologique, équité sociale et mobilité professionnelle ?

Ce que révèlent les chiffres

Près d’un Français sur deux rejette l’idée de restreindre la circulation des véhicules les plus polluants dans les métropoles, tandis qu’à peine plus d’un quart y voit un levier crédible pour améliorer la qualité de l’air. Ce rejet massif s’alimente d’un déficit d’information : près d’un sondé sur cinq ne sait pas se prononcer ou n’a jamais entendu parler des ZFE-m. Renforcer la pédagogie et clarifier les règles d’accès constituent donc un premier chantier.

Une fracture générationnelle avérée

Le taux d’opposition culmine à 59% chez les 55 ans et plus, descend à 46% chez les 45-54 ans, puis à 38% chez les 35-44 ans. Les 25-34 ans ne sont plus que 28% à y être défavorables, et les 18-24 ans seulement 15%. Plus l’âge avance, plus la contrainte apparaît lourde, notamment faute d’alternatives abordables dans les zones périurbaines. Les jeunes actifs, souvent citadins et déjà familiers des transports collectifs, du vélo ou de l’autopartage, perçoivent davantage les gains sanitaires et climatiques du dispositif.

Territoires urbains et ruraux : des perceptions contrastées

Territoires urbains et ruraux : des perceptions contrastées

Le clivage ne se limite pas à l’âge ; il se lit aussi sur la carte. Dans les agglomérations de moins de 20 000 habitants, 52% des habitants rejettent le dispositif ; ce taux tombe à 40% dans les villes Entre 20 000 et 100 000 habitants, et à 39% dans les métropoles de plus de 100 000 habitants, pourtant directement concernées. Le sentiment d’injustice territoriale est palpable : nombre de ruraux redoutent une mesure « pensée par et pour » les grandes villes qui pourrait, demain, restreindre leur mobilité sans alternative crédible.

Impact social : un faux procès ?

Depuis le 1ᵉʳ janvier 2025, les véhicules Crit’Air 3 et plus n’ont plus accès au Grand Paris ni aux métropoles de Lyon, Montpellier et Grenoble ; 11,3 millions d’automobilistes sont potentiellement concernés. Pourtant, la perception de la contrainte est collective : l’écart d’opinion entre catégories socio-professionnelles reste en effet modeste : 42% des CSP- et 40% des CSP+ sont défavorables aux ZFE-m.

Les flottes d’entreprise, catalyseurs de transition

Face à cette défiance, les flottes professionnelles offrent un levier efficace pour verdir le parc roulant. Les entreprises renouvellent leurs véhicules tous les trois à quatre ans, contre près de dix ans chez les particuliers ; chaque nouveau contrat accélère l’introduction de motorisations hybrides rechargeables ou 100% électriques, moins émettrices de particules et de NOx. Une fois restitués, ces véhicules irriguent le marché de l’occasion et permettent aux ménages d’accéder à une mobilité plus propre. 

Ce qu’il faut retenir

Le sujet des ZFE-m reste hautement sensible : seuls 28% des Français y adhèrent, l’opposition étant particulièrement forte chez les seniors et dans les petites communes. Dans ce cadre, le verdissement des flottes d’entreprise peut contribuer à atténuer la polémique : il réduit dès à présent les émissions locales et prépare un marché de l’occasion plus vertueux. 


Méthodologie : enquête YouGov France pour Alphabet France menée en ligne du 18 au 21 avril 2025 auprès de 1 021 personnes représentatives de la population française de 18 ans et plus.

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