Nouvelles mobilités

Le rôle des entreprises dans la démocratisation de la mobilité durable

Publié le 10/09/2025
Le rôle des entreprises dans la démocratisation de la mobilité durable
La mobilité durable s’impose aujourd’hui comme un enjeu central des politiques environnementales, sociétales et économiques. Pour répondre aux objectifs de décarbonation, améliorer la qualité de l’air et repenser les usages, l’ensemble des acteurs doivent s’engager : pouvoirs publics, industriels, citoyens… et entreprises. Ces dernières, en tant qu’employeurs, prescripteurs de mobilité et gestionnaires de flotte, occupent une place clé dans la transition vers des modes de déplacement plus vertueux.

Les entreprises en première ligne de la transformation

Les entreprises génèrent près de la moitié des immatriculations de véhicules neufs en France. Leur poids dans le marché automobile leur confère un rôle structurant : les choix qu’elles opèrent en matière de motorisation, de services et de modèles d’usage ont un effet d’entraînement sur le reste du tissu économique et sur le grand public. Lorsqu’une entreprise investit dans une flotte électrique, déploie des infrastructures de recharge ou propose un forfait mobilité durable à ses salariés, elle contribue très concrètement à rendre ces solutions visibles, accessibles et désirables.

Ce pouvoir de prescription est renforcé par l’exposition directe que les collaborateurs ont à ces dispositifs : utiliser un véhicule électrique pour ses trajets professionnels ou accéder à un service d’autopartage via l’entreprise sont autant d’occasions d’adopter de nouveaux réflexes de mobilité et de les reproduire ensuite dans la sphère privée. En favorisant ces expérimentations concrètes dans un cadre sécurisé, les entreprises permettent à leurs salariés de franchir plus facilement le pas vers des comportements durables, même en dehors du contexte professionnel.

Ce rôle prescripteur ne se limite pas aux grandes entreprises. Les PME et ETI, qui représentent l’essentiel du tissu économique français, ont également un fort pouvoir d’influence, notamment à l’échelle locale. En mutualisant leurs efforts, elles peuvent contribuer à créer des écosystèmes de mobilité plus cohérents et résilients.

Un rôle d’exemplarité et de structuration du marché

En intégrant la mobilité durable à leur stratégie RSE, les entreprises affirment leur engagement et impulsent des dynamiques collectives. En optant pour des véhicules à faibles émissions, elles contribuent à tirer l’offre industrielle vers le haut et participent à la massification de l’électrique. En installant des bornes, elles soutiennent le déploiement des infrastructures et la généralisation de l’accès à la recharge. En proposant des alternatives à la voiture individuelle, elles donnent une réalité concrète aux objectifs de sobriété portés par la planification écologique.

Certaines entreprises vont même plus loin en ouvrant l’usage de leur flotte partagée non seulement à leurs salariés, mais aussi à des acteurs extérieurs comme les collectivités locales ou le grand public, en dehors des heures ouvrées. On voit par exemple des groupes industriels mettre à disposition leurs véhicules électriques le soir ou le week-end via des plateformes d’autopartage, ou encore des entreprises de zones d’activité s’associer avec la mairie pour mutualiser une flotte de vélos électriques au bénéfice des habitants et des employés des entreprises voisines. Ces pratiques, encore marginales, témoignent d’une évolution culturelle : la mobilité n’est plus simplement un outil interne de gestion, mais un véritable vecteur de transformation écologique et sociétale.

Un rôle d’exemplarité et de structuration du marché

En jouant ce rôle moteur, les entreprises ne servent pas uniquement leur propre performance environnementale : elles créent des conditions favorables à une transformation plus large, en entraînant dans leur sillage les fournisseurs, les collaborateurs, les collectivités et même les clients. Elles deviennent ainsi des piliers d’une mobilité plus durable à l’échelle de tout un territoire. Elles participent également à la structuration du marché en générant des volumes suffisants pour encourager l’innovation et faire baisser les coûts des technologies propres. 

Des leviers concrets pour accélérer la transition

Pour jouer pleinement leur rôle, les entreprises peuvent – et doivent - activer plusieurs leviers :

  • Le verdissement des flottes en favorisant les motorisations électriques,
  • La diversification des solutions avec le développement de l’autopartage, des flottes partagées ou des incitations à la mobilité active (marche à pied, pratique du vélo, etc.),
  • L’intégration d’outils de pilotage et de suivi des émissions pour mesurer les progrès et ajuster les actions,
  • La sensibilisation des collaborateurs par des campagnes d’information, des formations à l’éco-conduite ou des temps d’échange autour des pratiques de mobilité.

La location longue durée contribue à cette démarche en permettant aux entreprises de disposer de véhicules récents, renouvelés régulièrement et compatibles avec leurs objectifs de transition énergétique. Et en facilitant l’accès à la recharge pour leurs collaborateurs (mise à disposition d’une carte utilisable sur le réseau public, installation de bornes sur le site de l’entreprise ou au domicile des salariés), les entreprises peuvent réduire leurs émissions tout en facilitant l’adhésion des collaborateurs.

À moyen terme, cette démarche contribue aussi à renforcer la marque employeur, l’engagement des collaborateurs et à répondre aux obligations réglementaires dans un contexte où les exigences en matière de reporting ESG se renforcent. Intégrer la mobilité durable dans la stratégie d’entreprise, c’est donc aussi anticiper les mutations réglementaires et sociétales à venir.

L’enjeu : faire de la mobilité durable un levier pour tous

La mobilité durable ne pourra se démocratiser qu’à condition d’être inclusive. En rendant accessibles des solutions variées et en adaptant les dispositifs aux besoins de chaque métier et de chaque territoire, les entreprises participent à une transformation juste et collective.

Il est essentiel de capitaliser sur les retours d’expérience pour ajuster et faire évoluer les dispositifs : en menant des enquêtes internes, en analysant les usages réels ou en co-construisant les solutions avec les collaborateurs eux-mêmes. Ce dialogue permanent est la clé d’une mobilité durable qui tient compte à la fois des objectifs environnementaux et des réalités humaines.

En démocratisant les usages, en soutenant l’acculturation et en intégrant la mobilité dans une logique de qualité de vie au travail, les entreprises deviennent des catalyseurs de changement. Le mouvement est enclenché ; il leur appartient de l’accélérer en plaçant la mobilité durable au cœur de leur responsabilité sociétale et au service d’une performance à la fois économique, environnementale et humaine.

 

L’enjeu : faire de la mobilité durable un levier pour tous

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