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La formule 1, laboratoire pour nos voitures du quotidien

Publié le 08/11/2023
La formule 1, laboratoire pour nos voitures du quotidien

Freins en carbone, moteur à double arbre à cames en tête, systèmes de récupération d’énergie pour les voitures hybrides, boites semi-automatiques, suspensions actives, commandes de vitesse au volant… Les innovations « venues » de la F1 appliquées aux véhicules de série sont nombreuses et contribuent à l’évolution vertueuse de tout le secteur automobile.

 

Le tournant des années 70

Depuis ses origines en 1948 et plus particulièrement depuis les années 70, la F1 a contribué à améliorer la voiture du quotidien sur des points essentiels : sécurité, consommation, puissance, confort, agrément de conduite… Ce n’est pas un hasard si les « seventies » ont bénéficié innovations majeures en matière d'automobile en Europe.

Parmi les transferts de technologie de la F1 vers la voiture de Monsieur tout le monde, le turbo constitue probablement l’exemple le plus marquant de cette décennie. Quand Renault s’impose pour la première fois en Grand Prix en 1979 grâce à son moteur turbo (« ça ne marchera jamais ! » entendait-on alors dans les paddocks), le constructeur français lance un mouvement qui allait bouleverser l’univers des voitures de sport de série. Le turbo allait en effet « booster » les modèles sportifs de Renault – la légendaire R5 Turbo, les R9, R11, R18 ou encore R25 – mais aussi ceux des marques concurrentes.

Un intérêt croissant de la part des constructeurs

Un intérêt croissant de la part des constructeurs

Après les années 1970, les innovations de la F1 ont continué à bénéficier aux modèles de série de tous les constructeurs : l’ABS, système empêchant les roues de se bloquer lors d’un freinage brusque ou encore l’antipatinage ASR proviennent du travail des ingénieurs des écuries de F1. Le manufacturier de pneus Pirelli, fournisseur exclusif de la F1, a également permis de développer des pneus plus adhérents et plus résistants sur la durée.

La Formula E, équivalent 100% électrique de la F1, est également un important pourvoyeur de progrès pour les voitures électrifiées « grand public ». Par exemple, les systèmes de récupération d'énergie utilisés en Formula E ont permis de perfectionner le mode de recharges de batteries sur les modèles hybrides ou 100% électriques.

Pour toutes les marques impliquées dans la compétition reine de l’univers automobile, être présent en course automobile permet d’appliquer les process agiles déjà éprouvés en F1 à la fabrication des modèles de série afin d’en réduire les coûts et temps de développement. Les grandes marques automobiles sont aujourd’hui associées (via le moteur ou le châssis) aux écuries de Formule 1 les plus prestigieuses : Renault via Alpine, Mercedes, Honda, Alfa Romeo… et bien sûr les marques sportives iconiques telles que Ferrari, Mac Laren ou Porsche. Cette dernière propose d’ailleurs de la technologie DRS sur ses nouveaux modèles de série : le « Drag Réduction System », ou système de réduction de la traînée, permet de gagner en accélération dans les lignes droites pour optimiser les dépassements. Parmi les progrès les plus récents issus de la F1, on peut aussi citer à nouveau Renault qui utilise les quelque 200 capteurs présents sur les monoplaces Alpine pour améliorer la connectivité des voitures autonomes de demain.

Et si les carburants * plus durables nous arrivaient de la f1 ?

Et si les carburants * plus durables nous arrivaient de la f1 ?

Souvent pointé du doigt pour son manque de respect envers l’environnement, le secteur de la F1 a démarré sa transition énergétique en vue d’atteindre l’objectif zéro carbone d'ici 2030. En effet, dès 2026, les monoplaces de F1 rouleront à l’électricité et avec un carburant de synthèse « d’origine verte » 100% durable. Cette (r)évolution permettra de réduire les émissions de gaz à effet de serre d'au moins 65 % par rapport à l’utilisation de carburant exclusivement d’origine fossile. Nommée « drop-in », cette nouvelle génération de carburants pourrait trouver des débouchés dans les voitures de série aux motorisations thermiques puisqu’il n’est pas nécessaire de changer de moteur pour les utiliser. Néanmoins, il convient de rester prudent quant au déploiement en masse de cette énergie, dont la production est plus beaucoup plus coûteuse que celle des carburants d’origine fossile ou de l’électricité. Et la réglementation qui vise à interdire la vente de véhicules thermiques dès 2035 reste encore relativement floue quant aux modalités d’utilisation de cette énergie à cette échéance.

La voiture du quotidien et la F1, cela reste une histoire sans fin… pour le bien de tout l’écosystème automobile : en matière de sécurité, d’environnement, d’aides à la conduite, nos voitures intègrent aujourd’hui de nombreux dispositifs directement inventés pour les pilotes des voitures de course. Une histoire commune qui va sans doute continuer à s’écrire avec un nouveau volet, plus écologique. 

 


Sources :

*Nextgen-auto avril 2023

 

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